Les ministres écologistes passent et trépassent et à la fin, il n’en reste qu’une. Relisons cet instructif portrait de Barbara Pompili.
Barbara Pompili s’est d’abord imposée en 2012 en tant que coprésidente du groupe écologiste de l’Assemblée nationale. Une première fois secrétaire d’État sous François Hollande, elle a été nommée ministre de la Transition écologique au sein du gouvernement Castex en juillet 2020. Relisons ce récit d’octobre 2014 sur l’ascension de cette femme du Nord que rien ne destinait à connaître « les vicelardises du personnel politique ».
Par Mathilde Carton. Photo Yannick Labrousse.
« Il faut que j’amène ma veste ? » Barbara Pompili n’a pas vu l’heure de la séance photo arriver. Gêné, son assistant essaie de s’expliquer. « Euh… Carine m’a dit que si tu portais des manches courtes, il valait mieux mettre une veste pour la photo. » La députée de la Somme jette un œil à sa tenue : robe noire légère et talons fuchsia. D’un coup, elle comprend, et se met à rire. « J’ai eu des surprises, explique t-elle en cherchant un blazer blanc. Il y a eu ce portrait dans Libération où j’apparais comme une pin-up, mes cuisses en gros plan. L’horreur. J’ai eu droit à des commentaires abominables. Mais au moins, j’ai appris le potentiel sexuel de mes cuisses que je ne connaissais pas ! », rigole-t-elle.
En deux ans à peine, Barbara Pompili a beaucoup appris de ses erreurs. Primo-députée et première femme présidente, ou plutôt coprésidente de groupe parlementaire, elle entre dans l’hémicycle avec l’étiquette « Barbie » ‒ un surnom venu des rangs mêmes d’Europe Écologie Les Verts. Ce ne sera pas le seul : « Jeune fille », « La blonde de service », « Miss France »… Mais très vite, ça se tasse. « Aujourd’hui, nul n’estime qu’elle n’est pas à sa place, en interne comme en externe », assure François-Michel Lambert, député EELV des Bouches-du-Rhône. Même son homologue à l’UMP, Christian Jacob, tresse ses louanges : « On trouve assez peu de points d’accord mais on travaille très bien ensemble. Elle n’est pas dans la caricature, le sectarisme propre aux Verts. » Sentence finale signée Noël Mamère, député-maire de Bègles : « Elle est faite pour ça et elle a encore beaucoup de potentiel. »
Barbara Pompili ne se destinait pas à la politique. Elle a grandi dans le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, vu les mines fermer les unes après les autres. « C’était un monde qui n’anticipait pas. On a géré la reconversion des mineurs à court terme sans penser aux problèmes ultérieurs, notamment la santé. Mon grand-père est mort d’un cancer de la gorge, mais c’est sûrement parce qu’il fumait, pas parce
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