Olivia Grégoire : “J’aime l’amplitude et le contraste”

Il n’y a pas que la politique dans la vie. Olivia Grégoire, la nouvelle secrétaire d’Etat à l’économie sociale et solidaire, répond aux questions de Charles sur ses origines, son parcours, son histoire et on découvre, derrière l’ancienne collaboratrice de Xavier Bertrand devenue une proche d’Emmanuel Macron, une lectrice attentive d’Aragon et… de Cioran. Au risque de la contradiction. Interview par Pierre Pichère. 

PHOTO ©Assemblée nationale 

Quelles sont vos origines politiques ?

Je viens d’un milieu apolitique, je suis l’unique fille d’un couple qui a traversé beaucoup d’épreuves personnelles et n’avait pas le temps de s’intéresser à la politique. Mes grands-parents paternels ont voté Mitterrand en 1981.

Mon père a subi un grave accident quand j’étais enfant, et a eu par la suite de multiples problèmes de santé. Enfant, mes moments de joie étaient liés à l’école, à la lecture et au sport.

En 4ème, la professeure d’histoire dans le collège du XVIIe arrondissement de Paris où j’étais scolarisée, Madame Gallo, a repéré que j’aimais cette matière. Elle m’a recommandé La Condition de l’homme moderne, et Hannah Arendt est devenue pour moi une figure tutélaire. J’ai d’ailleurs par la suite suivi des études d’histoire, à Nanterre.

Quelle période historique vous a particulièrement attirée ? 

J’ai étudié l’histoire moderne. Le règne de Napoléon III, la construction du Paris moderne, mais aussi la seconde Révolution industrielle, la création des grandes banques françaises… Je me suis notamment intéressée à la figure d’Horace Finaly, le créateur de Paribas. J’ai également travaillé sur les compagnons de route – Mauriac, Sartre, Aragon. Les liens entre histoire et littérature me fascinent, et rien ne me fait autant pleurer que Les Yeux d’Elsa. « Tes yeux sont si profonds qu’en m’y penchant pour boire… »

Je suis aussi très sensible à la mémoire, dans cette période où s’effacent le souvenir des tranchées et celui de la Shoah. Nous ne devons pas oublier ces tragédies, particulièrement dans notre époque où, pour citer Finkielkraut bien que je n’aime pas tout chez lui, « les lolitas valent Lolita ».

Je ne peux m’empêcher de relever en vous une contradiction manifeste. Vous êtes habitée

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