Dans le nouveau monde, le ministère de la Défense s’intitule le ministère des Armées. Et, c’est une femme de gauche, Florence Parly, spécialiste des questions budgétaires et du management, qui en est à la tête. L’armée serait-elle finalement une entreprise comme les autres ? C’est pour répondre à cette question et à bien d’autres que Florence Parly avait accepté de recevoir Charles pour un entretien rare et personnel. Interview par Arthur Nazaret et Elise Thibaud. Photo Arnaud Meyer.
Vous êtes une spécialiste des questions budgétaires, ancienne secrétaire d’État au Budget dans le gouvernement de Lionel Jospin, entre 2000 et 2002. Vous avez ensuite fait carrière dans le privé. Votre nomination au poste de ministre des Armées, le 21 juin, était inattendue. Comment l’expliquez-vous ?
J’ai longtemps servi l’État et, dans ce cadre, mon premier métier a été celui de budgétaire que j’ai exercé sous toutes ses facettes. J’ai eu, depuis, une autre vie. J’ai exercé des responsabilités dans de grandes entreprises du secteur des transports où j’ai dirigé différentes activités, dont certaines, sur des périmètres très larges. Ce qui m’a intéressée lorsque cette proposition − très inattendue pour moi − m’a été faite, c’est que le ministère des Armées est un grand ministère, un des rouages de l’État, un ministère qui s’est beaucoup réformé, dont les missions sont très variées. Il y a d’un côté des armées qui sont projetées à l’extérieur, donc une forte dimension logistique, une opérationnalité dans le court et le moyen terme, et de l’autre la préparation de l’avenir, une délégation générale à l’armement qui pense et prépare, en lien avec les états-majors, les équipements de demain. Je suis donc en charge de différents horizons temporels, de sujets industriels, de ressources humaines, comme de management d’équipe qu’on appelle ici le commandement.
Qu’avez-vous ressenti lorsque ce poste vous a été proposé ?
J’ai eu immédiatement plus que de l’intérêt. J’y ai vu du sens, dans la mesure où j’avais le sentiment que je pouvais mettre au service de ce ministère mes « compétences » acquises tout au long de ma vie professionnelle. Lorsque j’ai changé de vie après avoir quitté Bercy, j’ai toujours eu le souci dans mes choix professionnels de ménager le fil rouge de l’engagement au service de l’intérêt collectif. J’ai choisi des entreprises dans lesquelles la notion de service était prédominante, que ce soit dans le transport aérien, où Air France KLM contribue à l’attractivité de notre pays à l’international, ou à la SNCF, qui transporte chaque jour près de
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