Il n’a pas 35 ans, mais déjà un physique de sénateur. Il a commencé comme simple assistant parlementaire, avant de devenir maire, président du conseil départemental de l’Eure et maintenant ministre des outre-mer. Dans ce portrait écrit par Mathilde Siraud pour Charles et publié en 2015, celui qui est devenu une figure incontournable du dispositif macroniste se décrit, à l’époque, comme un « apparatchik populaire et besogneux » de la droite. Un personnage d’avenir en somme… Par Mathilde Siraud. Photo Sophie Carrère.
Le voilà affable, arrivant à pas pressés dans un bistrot du 15ème arrondissement de Paris. Sébastien Lecornu n’est pas très grand mais paraît à l’aise, le sourire généreux. Cravate bleue à motifs rouges sur chemise blanche. Pull gris recouvert d’une veste droite et sombre. Le visage est rond, singularisé par une fossette au menton, entourée d’une courte barbe. À 29 ans, le natif d’Eaubonne, petite commune du Val d’Oise, a déjà un physique de sénateur. Ce n’est pas qu’il soit particulièrement frileux, c’est simplement son style.
« Un jeune dans un corps de vieux », rient certains de sa génération. Et le CV qui va avec. « Je suis hors d’âge, comme l’armagnac ! J’étais le plus jeune assistant parlementaire à seulement 19 ans, j’étais le plus jeune conseiller du gouvernement Fillon, je suis aujourd’hui le plus jeune président de conseil général », énumère-t-il. « En vieillissant je n’aurai pas l’air vieux, comme j’en ai déjà l’air », espère-t-il rigolard. Maire de Vernon depuis 2014, l’élu a aussi conquis le département de l’Eure, qu’il préside. Il est en parallèle un « pilier de l’équipe » de Bruno Le Maire, selon les mots de l’ancien ministre.
Avoir les clés d’une mairie est un vrai accomplissement pour Sébastien Lecornu. « J’ai pris énormément de plaisir pendant la campagne. Ce qui m’angoisse, c’est que j’ai peur de ne plus revivre ça, car c’était la première fois. C’est comme pour un premier amour, confie le célibataire, aux yeux bleus écarquillés. Pour moi les mandats de maire et de président de la République sont les deux plus importants, ceux qui concernent le plus les gens. En France on connaît seulement le nom de son président de la République et le nom de son maire. »
Sur Vernon, « la belle endormie », l’édile est incollable et récite, à la manière d’un vieux briscard implanté depuis plusieurs décennies, les chiffres des bénéficiaires
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