Certains à droite en rêvaient depuis longtemps : les fortes mobilisations à répétitions contre le mariage homosexuel ont été une divine surprise pour un milieu plutôt mou de la manif. Loin de n’être qu’une simple affaire de Code civil, ce sujet de société va cristalliser toutes les rancoeurs accumulées. Par ailleurs, les nombreuses manifestations de gauche, favorables au mariage gay, relayées par les rassemblements contre l’homophobie, ont montré que le duel droite-gauche fut passionné et graphiquement instructif : une explosion de « rose ».
PAR ZVONIMIR NOVAK
La cinquième puissance mondiale ne sait toujours pas compter ses manifestants. Cette comédie du recensement, sempiternel sujet d’interrogation sur la démocratie à la française, cache toutefois une réalité passée inaperçue dans les médias : la manifestation du 24 mars contre le mariage gay à Paris fut, d’après la presse anglo-saxonne, la plus importante de ces trente dernières années. Dès les premières mobilisations du mois de novembre, la direction du renseignement de la Préfecture de police est stupéfaite. Elle attendait entre 20 000 et 25 000 personnes, il y en eut 70 000. Dans une France peu habituée aux manifestations des modérés, l’événement est historique. D’autant plus que les grandes mobilisations urbaines se sont accompagnées d’un harcèlement contestataire, éprouvant pour les membres du gouvernement. Les conservateurs sont-ils en passe d’attraper le virus de la révolte ? Vacarme monstre pour François Hollande à France 2, foule bruyante pour Montebourg à la gare Lyon-Perrache, comité d’accueil de centaines de manifestants déchaînés pour Christine Taubira à l’Opéra, le tout accompagné d’une jacquerie verbale et physique à l’Assemblée nationale. On l’avait oublié, mais quand la droite organise la chienlit, elle fait aussi bien que la CGT.
Évidemment, le mariage gay est une aubaine à ne pas rater et refaire le coup du 24 juin 1984 reste dans tous les esprits. Souvenons-nous de cette gigantesque manifestation des droites pour sauver l’école privée sous la présidence de François Mitterrand. La bataille graphique est alors menée tambour battant et reste de
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