La députée-maire des Bouches-du-Rhône a fait toute la campagne des primaires de la droite et du centre au côté de François Fillon. Après sa victoire surprise, cette ancienne fonctionnaire de la Sécurité sociale, qui a su rapidement faire son trou dans l’âpre vie politique de Marseille, a bien failli relancer une guerre de religion en exhibant sa croix sur les plateaux de télé. Portrait de celle que Jean-Claude Gaudin surnomme « la Pompadour » ou bien « la Dame ».
PAR OLIVIER-JOURDAN ROULOT
PHOTOS FRANKIE & NIKKI
Avec sa croix arménienne en or affichée sur les plateaux des chaînes d’info, elle a hystérisé les téléspectateurs au soir du second tour de la primaire de la droite et presque ranimé à elle seule une guerre de religion – jusqu’aux plaintes adressées au CSA, sommé de faire cesser séance tenante cette représentation sur les écrans plats d’une certaine France. Une polémique que Valérie Boyer a évacuée d’un revers de main, consentant à peine à préciser ceci, au sujet de sa croix, c’est « quelque chose que je n’enlève jamais pour dormir, pour me laver, pour me baigner ». Et pour passer à la télé, non plus. Pour ses administrés, les habitants des XIème et XIIème arrondissements de Marseille, l’affaire prend une drôle de tournure quand, quelques semaines plus tard, ils reçoivent un message de leur maire pour les fêtes de fin d’année… Dans ce texte envoyé la veille du réveillon, l’élue rappelait curieusement que « Noël est une fête chrétienne », que « oui, nous sommes en guerre […] contre des individus qui veulent nous imposer un mode de vie qui n’est pas le nôtre […], des fanatiques qui veulent détruire notre civilisation », sans oublier la traditionnelle tirade : « pour les chrétiens d’Orient et ses minorités persécutées […] victimes de purification ethnique ». Et en guise de conclusion, Valérie Boyer s’affiche en photo avec ce slogan : « Tout est possible pour celui qui croit »… Jésus, Marie, Joseph ! Cette véritable profession de foi en a choqué plus d’un, pas uniquement des bouffeurs de curés, qui se sont demandé s’ils vivaient bien au pays de Jules Ferry. Et, cette fois, Caroline Fourest (qui avait mené la charge dans « l’affaire » de la croix sur BFMTV) n’y était pour rien.
Sur cette question de la religion, Valérie Boyer est parfaitement raccord avec François Fillon, qui n’a eu de cesse de multiplier les rappels aux racines chrétiennes de la France depuis qu’il s’est lancé dans la course à la présidentielle. Des références qu’elle-même utilise depuis des années, donnant parfois l’impression que c’est son unique grille de lecture, dans un pays où la partition entre l’isoloir et l’encensoir s’était jusqu’à présent structurée avec l’idée
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