Telle une rose poussant sur du fumier, Bernard Cazeneuve, fabiusien-hollando-compatible, autrement dit un poisson volant, serait le seul ministre à avoir réussi son quinquennat. C’est en tout cas le point de vue développé par Thomas Thévenoud, qui, lui, n’est resté que neuf jours dans le gouvernement de Manuel Valls, dans ce portrait intime et renseigné.
PAR THOMAS THÉVENOUD, DEPUTE DE SAÔNE-ET-LOIRE
ILLUSTRATIONS ANNE-GAËLLE AMIOT
Quand il accueille David Austin en haut du perron du ministère de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve respire avec émotion le parfum de ses roses pivoines, aux mille pétales, comme si l’air en était tout entier empli. Ce jour-là, plus rien ne compte pour le ministre de l’Intérieur que cette rencontre avec le plus célèbre rosiériste du monde. Rien d’autre à l’agenda qu’un déjeuner et une balade dans les jardins de Beauvau. Le temps est suspendu, la politique n’existe plus. David Austin a beau en avoir vu d’autres, ce ministre de la République française lui plaît avec ses manières distinguées et son humour so british. Il mériterait d’être Anglais. Et puis surtout, il sait ce qu’il veut. Les bons jardiniers ne sont pas ceux qu’on croit, ils savent décider : tailler, arracher, couper autant que planter ou semer. S’il lui a envoyé une invitation à déjeuner, c’est dans un but bien précis : refaire les parterres de fleurs de Beauvau. Réquisitionnés par le ministre, les jardiniers du château de Versailles se tiennent prêts, tout excités à l’idée de participer à sa grande œuvre florale.
Bernard Cazeneuve aime donc les fleurs, pas seulement pour leurs couleurs,
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