L’actuel directeur de la rédaction du Nouvel Observateur évoque un temps où les élèves de Sciences Po portaient kilts pour les filles et lodens pour les garçons. Où prendre un café à Saint-Germain-des-Prés était un plaisir abordable pour les étudiants ; où Raymond Barre était le gourou, non de cette « école », mais de cette « confrérie ». Surtout, il nous rappelle qu’il fut une époque où l’élite estudiantine rêvait de servir l’État, et méprisait les Rastignac ambitionnant des carrières dans le privé. Et dans tout ça, discrètement, émergeait un étudiant aux joues roses…
PAR LAURENT JOFFRIN
PORTRAITS ARNAUD MEYER
Ce n’est pas une école. Un club plutôt, un cercle, une confrérie, une tribu exotique et protégée dans la France tourmentée des années 70. L’atmosphère est feutrée, les accents châtiés, les filles jolies sans maquillage. Elles ont Le Monde sous le bras, elles portent des foulards Hermès, des mocassins plats, des kilts avec une barrette dorée, elles parlent de l’article 16 de la constitution ou bien du Traité d’économie politique qu’elles lisent ou relisent comme un missel et qu’on appelle « le Barre », du nom de Raymond Barre, professeur solennel qui n’est
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