À 34 ans, Tristan Garcia brille déjà par sa production romanesque et philosophique. Alors qu’il vient de publier 7 chez Gallimard, un gros roman qui se démultiplie sept fois dans un enchantement de la fiction, le voilà qui s’apprête à sortir au printemps, chez Grasset, un essai sur le « Nous » en politique. L’occasion de demander à Tristan Garcia pour qui il vote; et d’aborder, une fois n’est pas coutume, la politique de façon philosophique.
PROPOS RECUEILLIS PAR ARNAUD VIVIANT
PORTRAITS PATRICE NORMAND
Tristan Garcia : J’ai voté à chaque présidentielle, systématiquement pour le candidat de la LCR puis du NPA au premier tour, et systématiquement blanc au second tour. Y compris en 2002, mon premier vote présidentiel, où je me suis déplacé (j’ai même pris le train, car je n’étais pas à Paris) sans néanmoins parvenir à mettre un bulletin Chirac dans l’urne. Pour autant, je ne suis pas un militant de la reconnaissance du vote blanc. Je pense qu’en politique une négation n’a pas de sens déterminé, contrairement à la phrase de Spinoza affirmant que « toute négation est une détermination ». Si je vote blanc, c’est que contrairement à ma famille politique, je reste attaché un minimum à la démocratie parlementaire.
N’as-tu pas le sentiment d’avoir permis à Le Pen d’accéder au second tour en votant en 2002 pour Besancenot au premier tour ?
Si quelque chose m’a toujours horrifié dans la rhétorique du PS, c’est le chantage au vote utile. En appeler ainsi négativement à la conscience de gauche, cela me semble le signe d’un parti en bout de course, qui n’a pas eu le courage pendant une bonne quinzaine d’années d’assumer de devenir une troisième voie à la Tony Blair, de cesser
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