Yann Moix l’avoue : il est très influençable. De retour d’un voyage à Cuba en 1997, il prend sa carte au Parti communiste. Si un critique littéraire démolit Mitterrand, il vote Chirac. Et s’il s’entretient pendant deux heures de Charles Péguy avec François Bayrou… En somme, le prix Renaudot 2013 est un véritable intellectuel en politique.
PAR ARNAUD VIVIANT
PORTRAITS ANTOINE CHESNAIS
Yann Moix. Je n’ai voté techniquement qu’une seule fois dans ma vie et c’était pour Chirac en 1988. J’avais été très content de la victoire de Mitterrand en 1981, j’avais 13 ans, mes parents de droite étaient en larmes, ce qui me faisait littéralement exulter ! Maintenant que je t’en parle, tout me revient et je me rappelle très bien pourquoi je n’ai pas voté pour lui en 1988. C’est à cause de sa « Lettre ouverte aux Français » ! J’avais été salement influencé par une critique littéraire d’Angelo Rinaldi qui l’avait démolie, cette lettre ! Au premier tour, je me souviens d’avoir voté Antoine Waechter, je trouvais ça bien, intelligent et j’ai même demandé à ma grand-mère de faire de même. Je n’ai jamais revoté depuis 1988. Par paresse, je ne suis pas inscrit sur les listes électorales. Alors je vote passivement, virtuellement. Je sais à chaque fois pour qui je voterais, mais sans jamais le faire. D’ailleurs, je m’exprime toujours publiquement en faveur d’un candidat, ce qui est finalement une autre manière de voter en démocratie.
C’est tout de même étrange de n’avoir voté qu’une seule fois dans sa vie, et pour Chirac, quand on est l’auteur de Panthéon (Grasset, 2005), un hymne à François Mitterrand.
Oui, d’autant que je n’ai jamais vraiment supporté Chirac. Et si c’était à
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