La revue Charles demande à des écrivains de comploter, de sublimer sous la forme d’une nouvelle la présidentielle de 2017. . Politique-fiction ? Si l’on veut… En tout cas, à coup sûr, le pouvoir de l’imagination.Troisième de la série : Antoine Bello.
La sortie cette semaine du livre de Pierre-Alain Saulnier, publié chez Amazon Éditions, jette un jour nouveau sur le scandale qui entacha l’élection présidentielle de 2017.
Le scrutin s’annonçait, on s’en souvient, comme le plus ouvert de la Vème république. Pas moins de quatre candidats, tous crédités d’environ 20 % d’intentions de vote, pouvaient prétendre se qualifier pour le second tour.
Alain Juppé avait profité des déboires judiciaires de ses principaux rivaux pour obtenir l’investiture des forces de droite. À 71 ans, il tirait enfin un bénéfice de sa calvitie, qui renforçait son personnage de sage et aurait presque fait oublier qu’il avait été chassé du pouvoir par la rue vingt ans plus tôt. Plus préoccupé d’éviter les faux pas que d’électriser les foules, il menait une campagne prudente, pour ne pas dire chiante.
À gauche, Martine Aubry avait évincé un Manuel Valls miné par son incapacité à renverser la courbe du chômage. La maire de Lille, qui n’avait jamais été aussi populaire que depuis qu’elle n’exerçait plus de fonctions nationales, avait conclu une alliance inédite avec les Verts, s’engageant à fermer toutes les centrales nucléaires pendant son quinquennat si les écologistes la soutenaient dès le premier tour. Que l’atome représentât 80 % de la production électrique française ne semblait déranger personne : la désindustrialisation galopante du pays réduisait de toute façon chaque jour un peu plus ses besoins énergétiques.
Les candidats du sérail devaient compter avec deux formidables outsiders. Marine Le Pen représentait l’extrême droite, qui gagnait régulièrement du terrain depuis plusieurs scrutins. Le père de madame Le Pen lui donnait curieusement plus de fil à retordre que tous ses adversaires réunis. Dès qu’un sondage la plaçait en tête des intentions de vote, le patriarche Jean-Marie se fendait d’une
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