Avant d’être le musicien que l’on connaît, Bertrand Burgalat a été la plume de Xavier Dugoin, député et président du Conseil général de l’Essonne, qui connaîtra quelques pépins judiciaires au milieu des années 90. Notre troubadour pop raconte ce temps où il était salarié pour écrire des discours où scintillait sa formule magique : « poursuivre et amplifier ».
PAR BERTRAND BURGALAT
PORTRAITS YANNICK LABROUSSE
« La Plume ! Où est la Plume ? La Pluuuuuuuuuume !!!!!!! » J’arrive Ducon. « Oui Président ? »
Automne 1988. Je suis le nègre d’un pourri, le loufiat d’un roitelet de la décentralisation. Comment en suis-je arrivé là ?
Grâce à un Teckel. Début septembre, je rentre de Yougoslavie après un long séjour avec Laibach, groupe de rock slovène qui ridiculise le régime en exacerbant ses aspects totalitaires. Leur devise : « Tito-Toto-Tati ». À Paris, je ne sais pas ce que je vais faire, probablement me remettre au volant d’une limousine. Je suis un déclassé. Issu d’une famille de serviteurs de l’État où chaque génération franchit une marche dans la méritocratie républicaine, j’ai entrepris, après le bac en 80, de remettre les compteurs à zéro. Depuis la mort de mon père en 83 je suis même passé à la vitesse supérieure et j’ai brûlé mes vaisseaux, dans tous les sens du terme.
En cette rentrée 88 j’ai 25 ans, pas d’argent, un passé d’activiste et pas vraiment d’avenir. À l’anniversaire d’un copain, je tombe sur Dédé, un ancien Teckel passé des maquis d’Eden Pastora et du tercérisme à… Michel Debré. La bande des Teckels, aussi teigneux que l’animal, avait fait partie de la même mouvance solidariste que moi. « Je viens d’être nommé chef de cabinet d’un président de conseil général, on cherche un mec pour les discours, tu sais écrire, viens. »
Ce n’était pas la première fois que j’étais confronté à ce monde-là, j’avais fréquenté plusieurs officines qui naviguaient dans les parages. L’une d’elles venait de la Nouvelle droite et gravitait autour d’Henri-Michel Falavigna : hâbleur, culotté, très sympathique, un bras en moins
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