Wallerand de Saint-Just : « Je suis le cost killer du Front national »

Non content d’être conseiller régional d’Île-de-France, Wallerand de Saint-Just est aussi trésorier du Front national depuis 2009. Un poste qu’il juge à la fois « très dangereux » et aussi important que celui de Marine Le Pen. Alors qu’il est en train de plancher sur le budget de la prochaine campagne présidentielle et cherche une banque qui voudra bien prêter au parti, il revient pour Charles sur les relations compliquées qu’entretient le FN avec l’argent. L’avocat de formation, mis en examen en septembre 2015 pour recel d’abus de biens sociaux dans l’affaire du financement de l’élection législative de 2012, s’insurge contre la transparence et les fonds publics qui irriguent la vie politique.

PROPOS RECUEILLIS PAR MATHILDE SIRAUD
PORTRAITS ARNAUD MEYER

Vous avez adhéré au Front national au début des années 90, comment êtes-vous devenu avocat de Jean-Marie Le Pen puis du parti ?

Lors de la tentative de putsch de M. Mégret à la fin des années 1990, les avocats habituels du Front se sont rangés de son côté. À Noël 1998, Marine Le Pen me dit : « Ils sont partis. Est-ce que tu veux les remplacer ? » J’étais avocat depuis 1974, j’ai tout de suite accepté. Il s’agissait essentiellement d’affaires autour du droit d’expression, qui était justement ma spécialité. J’ai aussi géré des affaires liées au patrimoine, des assignations, des gens qui demandaient de l’argent ou à qui l’on en demandait.

Le parti traverse alors une crise financière sans précédent, vous prenez ensuite la place de Jean-Pierre Reveau en tant que trésorier du Front national…

En 2007, on connaît une catastrophe considérable aux élections législatives, Sarkozy nous fait une concurrence énorme. Deux cent cinquante candidats font moins de 5%, ce qui signifie que leurs frais de campagne n’ont pas été remboursés. Cela génère une dette de 9 millions d’euros pour le parti. Le principal créancier du parti, Fernand Le Rachinel (imprimeur et député européen FN de 2004 à 2009 – NDLR), nous assigne immédiatement. Cela devient un contentieux judiciaire, le Front est en grande difficulté, y compris au niveau organisationnel. Pendant quatre ans, quatre personnes soutiennent le parti à bout de bras : Jean-Marie Le Pen bien sûr, Marine Le Pen, Wallerand de Saint-Just et Philippe Péninque (avocat fiscaliste, ancien responsable du GUD – NDLR). On finit par gagner parce qu’on va vendre le « Paquebot » (ancien siège du FN à Saint-Cloud – NDLR), pour payer notre dette. En 2009, le trésorier de la catastrophe de 2007 (Jean-Pierre Reveau – NDLR) donne sa démission. Je réfléchis et je finis par me proposer. Le Pen donne son accord quelques semaines plus tard.

Comment fonctionnait ce quatuor ? 

On était comme les

Vous voulez lire la suite ?

Profitez de tous les articles de Charles en illimité !

Inscrivez-vous et bénéficiez de 8 semaines d’essai gratuit sans aucun engagement.
Recevez chaque semaine Charles l'hebdo

Essai gratuit 8 semaines

Acheter l'article
pour 3€

Acheter

Tout Charles en illimité
L’hebdo, les podcasts, le site
Dès 6€ / mois

S'abonner

Vous avez déjà un compte ? Identifiez-vous

X