Le fils d’Hunter S. Thompson a publié ses mémoires. Entretien Freak avec Charles.
PROPOS RECUEILLIS PAR VINCENT DOZOL PHOTO SOPHIE CARRÈRE
CET ARTICLE EST PARU DANS CHARLES #23
Dans l’Amérique de Trump, un homme nous manque: Hunter S. Thompson, l’inventeur du gonzo-journalisme, qui tirait sa vanité de n’être que pigiste. Pas de patron auprès duquel prendre ses ordres. Pour Charles, son fils Juan F. Thompson a publié ses mémoires sous le titre Fils de gonzo(Éditions Globe) raconte les rapports que son père entretenait avec la politique. Au point d’avoir failli être élu au poste de shérif dans sa ville d’Aspen, au Colorado, avec un programme délirant : Freak Power !
Hunter S. Thompson fut, de son propre aveu, un «junkie de la politique». Entre deux «voyages sauvages au cœur du rêve américain », l’écrivain s’installe avec sa famille à Owl Farm, dans leur ranch de Woody Creek (Colorado), en 1967. La région devient alors son « club privé », et il établit son Q.G. au bar de l’Hotel Jerome. Thompson passe alors à l’action et projette ses forces politiques au-delà de son IBM Selectric rouge, sa machine à écrire qu’il sait, le cas échéant, transformer en arme létale. En 1970, il se présente au poste de shérif d’Aspen et du comté de Pitkin, en tant que «candidat des idées» contre le conservatisme sortant. Dans son programme, il veut renommer la ville « Fat City », part en guerre contre les promoteurs immobiliers et dénonce l’absurdité des lois contre la drogue, en précisant que selon « la philosophie générale » du futur bureau du shérif, « aucune drogue qui vaut le coup d’être prise ne devra être vendue contre de l’argent ». Et ne perd l’élection que d’un chouïa : quelque 200 voix de retard sur son adversaire.
Né en 1937 à Louisville (Kentucky), Hunter Stockton Thompson est l’inventeur du «journalisme gonzo» qui est, selon la formule de Bill Cardoso du Boston Globe, une combinaison unique de «subjectivité à la première personne, de rapport factuel et d’hyperbole, rédigée en une prose brutale et puissante». Le 20 février 2005, Hunter Thompson s’est tiré une balle dans la tête. Ses cendres ont été dispersées dans le ciel du Colorado, par un canon représentant une main à l’index dressé, financé par son ami Johnny Depp. Un gros fuck à la mort.
Son fils Juan a commencé l’écriture de ses mémoires un an après la mort son père. Derrière l’alcoolisme, le short, les Ray-Ban Aviator,
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