On l’appelle « l’aumônier des parlementaires ». À quelques encablures du Palais Bourbon, Le Père Stalla-Bourdillon reçoit régulièrement députés et sénateurs pour échanger, débattre ou tout simplement prier dans le cadre d’un service créé et financé par l’Église catholique : le SPEP, Service pastoral d’études politiques. Conformément à la loi de 1905, il n’a aucun rôle officiel au Parlement. Nommé par l’évêque en 2012, Laurent Stalla-Bourdillon devrait quitter sa fonction à la fin de l’année. Un prêtre au cœur du pouvoir législatif qui se défend néanmoins de faire de la politique.
PROPOS RECUEILLIS PAR SOIZIC BONVARLET ET FANNY SALIOU
PHOTOS ÉDOUARD JACQUINET
Le froid est précoce en ce début d’automne. On grelotte à l’intérieur de la basilique Sainte-Clotilde, à quelques pas de l’Assemblée nationale. Comme chaque année au mois d’octobre, a lieu la messe de rentrée des parlementaires. Et, cette fois encore, elle est coanimée par le cardinal André Vingt-Trois et le père Laurent Stalla-Bourdillon. Les premiers rangs de l’église sont bien remplis, l’ex-égérie de la Manif pour tous, Frigide Barjot en tête. Ceux qui suivent sont nettement plus clairsemés.
Dans les travées, quelques fonctionnaires de l’Assemblée, des assistants parlementaires, des députés et des sénateurs, principalement de droite : Philippe Gosselin, Charles de Courson, Véronique Besse, Jacques Bompard, Marc Laffineur, Camille de Rocca Serra, Bruno Retailleau. Mais aussi le socialiste Dominique Potier, qui clopine sur des béquilles. Les sénateurs Jean-Claude Gaudin et Gérard Longuet s’éclipsent avant la fin. La prière est adressée aux élus récemment disparus, comme Jacques Dominati ou Maurice Blin.
Dans son homélie, André Vingt-Trois livre un discours plutôt consensuel. Il met en garde contre le « buzz » médiatique et fait la leçon à des hommes politiques qui suscitent « l’aversion » des Français. Détail piquant : alors que l’on se trouve à deux jours du premier débat de la primaire de la droite, il fustige le « combat des chefs » et critique un système politique où « les facteurs personnels priment sur la présentation des programmes ».
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