PPDA : « Les monarques sont moins impressionnants qu’ils ne l’étaient »

Patrick Poivre d’Arvor a été, presque sans interruption, le principal visage de l’information française de 1975 à 2008. Il a résisté aux monarques que furent Valéry Giscard d’Estaing, François Mitterrand et Jacques Chirac. Dans cet entretien exclusif, le journaliste raconte comment on lui a souvent proposé à droite comme à gauche de faire de la politique, ce qu’il a toujours refusé. Finalement, c’est Nicolas Sarkozy qui aura sa tête, une fois élu président de la République. Et PPDA n’en revient toujours pas.

PAR CLEMENCE DE BLASI
PORTRAITS SAMUEL GUIGUES 

D’où vous vient votre intérêt pour la chose politique ?

Je crois que c’est une réaction à Mai-68… J’habitais à ce moment-là une chambre de bonne dans le Quartier latin. J’étais très excité, comme tous les jeunes gens de mon âge, au milieu de cette ébullition. J’ai regardé, surtout parce qu’il y avait des voitures d’Europe 1, de RTL… Ça me fascinait assez, leur travail ! Et puis je suis allé voir les barricades. Au fond, je me suis rendu compte très vite que j’aimais mieux la fonction de témoin de l’histoire à celle d’acteur. Très vite après les événements, j’ai ressenti un véritable contrecoup. On assistait à une récupération de tous les mouvements, qu’ils soient communistes – alors qu’ils y étaient très hostiles au départ – ou gauchistes, qui, eux, avaient beaucoup poussé. Il y avait aussi les trotskystes, les maoïstes, bien d’autres encore… C’est certainement cela qui m’a fait réagir. Assez vite, je me suis dit : « Je ne serai jamais un de ces moutons ! » Sinon, ma passion de l’actualité vient sûrement du fait qu’enfant, j’écoutais beaucoup la radio. À l’époque, RTL s’appelait encore Radio-Luxembourg. Ma première grosse indignation, je l’ai connue à 8 ou 9 ans : au moment de l’intervention soviétique en Hongrie. Je me suis un peu construit à ce moment-là.

À l’époque, votre grand-mère avait envoyé deux lettres, l’une à Valéry Giscard d’Estaing, et l’autre à François Mitterrand. Dans ces lettres, elle leur parlait de vous…

Oui, elle leur parlait de moi comme d’une pépite inexploitée ! (Rires) Cette démarche de ma grand-mère était très étonnante ! Elle me l’a révélée après coup. Après sa mort, j’ai retrouvé du papier pelure, j’ai pu voir ce qu’elle leur écrivait. À peu près la même chose aux deux. C’était bien avant que l’un ou l’autre deviennent présidents de la République ! Elle leur écrivait que je faisais du polonais, du

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