Nathalie Arthaud se présente pour la deuxième fois à l’élection présidentielle, qu’elle tient cependant pour une « duperie électorale ». Peu connue, l’enseignante d’économie de 46 ans reconnaît qu’elle n’incarne pas encore Lutte ouvrière à 100 %, au contraire de la légendaire Arlette Laguiller. Depuis le siège du parti, à Pantin, où son bureau se trouve dans la même pièce que celui de la première femme candidate à une élection présidentielle, cette ancienne conseillère municipale de Vaulx-en-Velin assume ses faiblesses, tout en rêvant à voix haute d’un soulèvement du « camp des travailleurs ».
PROPOS RECUEILLIS PAR MATHILDE SIRAUD
PHOTOS YANNICK LABROUSSE
Comment avez-vous découvert le militantisme, et pourquoi vous êtes-vous engagée à Lutte ouvrière ?
J’ai rencontré des camarades de Lutte ouvrière à 18 ans, quand j’étais en classe préparatoire à Lyon, au lycée du Parc. J’avais envie de m’engager, j’étais révoltée contre la misère dans les pays du tiers-monde. Je voulais aider ceux que je voyais mourir de faim à la télévision. Depuis l’âge de 16 ans, cette idée me trottait dans la tête.
Il y avait aussi la LCR, le Parti communiste…
Le PCF a toujours été à mes yeux un parti de gouvernement qui ne transformera jamais le système. Le hasard a fait que j’ai rencontré des militants de Lutte ouvrière. J’ai aussi découvert la LCR d’Alain Krivine, c’est vrai. Les contacts existaient, mais je suis restée à LO car il y avait une politique claire : baser le combat sur les plus exploités, ceux qui n’ont rien à perdre. Le chômage commençait à se développer. J’ai lié mon sort au combat des travailleurs.
Êtes-vous issue d’une famille, d’un milieu engagé ?
Mes parents ne sont pas du tout politisés, mon père était garagiste, ma mère l’aidait. Je suis donc issue d’un milieu modeste, des artisans-commerçants. Ils n’étaient ni encartés ni engagés ni très cultivés. J’ai donc découvert la classe ouvrière, une longue histoire
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