Licencié ès luttes

Président de l’UNEF depuis deux ans, William Martinet cavale de plateaux télé en cabinets ministériels pour pourfendre la loi Travail. Évidemment, quand on est le successeur de Jean-Christophe Cambadélis, Pouria Amirshahi et Bruno Julliard à la tête du syndicat étudiant, on a tout pour être soupçonné d’être un apparatchik en puissance. Pourtant, celui qui peut déjà se flatter d’avoir obtenu un chèque de 500 millions d’euros pour les jeunes de la part du gouvernement jure qu’on ne fera pas de lui un « militant politique professionnel ».

PAR CLÉMENCE DE BLASI
PORTRAITS SOPHIE CARRERE 

Ce n’est pas le premier portrait de William Martinet. Depuis qu’il est sous les feux de la rampe, les médias lui en ont déjà consacré quelques-uns. Là, on a raillé sa scolarité en dents de scie, ailleurs on l’a dépeint en « dinosaure bouffeur de patrons ». Peu lui chaut. « Je fais un peu office de punching-ball, en ce moment, mais ce n’est pas très grave », souffle-t-il, vaguement las, avant de commander un Picon bière en terrasse d’un bistrot populaire du XIXème arrondissement de Paris.

Son regard est franc. Sa voix, posée. Il a l’air de savoir où il va. Il raconte d’abord ses deux parents infirmiers, la mère dans une école, le père dans un service de psychiatrie. « Mon père a voté pour la première fois lors de l’élection présidentielle de 2012, pour Hollande, c’est moi qui l’ai poussé, fanfaronne un tantinet William Martinet, pas franchement biberonné à l’unionisme. Mon grand-père paternel était quand même à la CGT », tempère-t-il. Oui, mais il ne l’a

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