Fils du producteur de cinéma Paulo Branco, Juan a un nom. Mais il a surtout des idées. Et ce petit gars de 23 ans – une des figures du combat anti-Hadopi – navigue, avec une déconcertante facilité, entre cabinets ministériels et institutions internationales pour les faire avancer. Un véritable globetrotter de la politique.
PAR MARC ENDEWELD
PORTRAITS NOLWENN BROD / TEMPS MACHINE
Quand un journaliste de Libération est venu voir Juan Branco pour faire son portrait, il ne s’attendait sûrement pas à une telle histoire. Avec Juan, pas de storytelling possible. « Je suis incapable de te raconter un parcours linéaire, nous prévient-il. C’est ce qu’attendait Libé. Le journaliste était tétanisé, il ne savait pas comment me prendre. Il m’a dit “C’est très intéressant”, et puis il ne m’a jamais rappelé. » Dans un conte d’Andersen, son portrait pourrait commencer comme ça : du haut de ses 23 ans, Juan a déjà eu mille expériences, mille idées, mille pays. Un peu too much, mais l’idée est là. Pourtant, sa tutelle maternelle semble en demander plus : « Ma mère me dit toujours que je n’ai pas suffisamment d’expérience internationale. » Juan est pourtant issu de l’union d’une maman espagnole, psychanalyste, et d’un papa portugais, producteur de cinéma, Paulo Branco, qui a produit plus de 200 films, notamment ceux de Raoul Ruiz, Manoel de Oliveira, Wim Wenders, Mathieu Amalric, Olivier Assayas… « Beaucoup de gens me connaissent par ce biais », confie Juan un peu gêné d’être régulièrement renvoyé à la figure paternelle par le village parisien.
UNE FRANCE MYTHIQUE
Né en Espagne, dans la province de Malaga, enfance tranquille à Paris entre le Vème et VIèmearrondissements. Son père a souvent la tête ailleurs, et Juan le suit tant bien que mal, de festival en festival : « J’ai dû faire vingt et un festivals de Cannes, et presque autant à Venise… », constate-t-il, ni fanfaron, ni blasé. À l’adolescence, peu passionné par l’école, Juan se met à l’équitation d’endurance (des courses de 100 kilomètres), manière, là aussi, de partager un peu de temps avec son père passionné par les chevaux. Il n’en faut pas plus pour qu’il se retrouve invité à Dubaï par le cheikh Al Maktoum pour participer à des courses. « Tu me demandais pourquoi je n’avais aucune timidité par rapport à l’establishment. Mais la question est plutôt de savoir pourquoi je n’y ai
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