Son mentor en politique, Benoît Hamon, dit de Michel Pouzol qu’il est à lui seul « une leçon de démocratie ». Ce fils d’ouvrier a d’abord fait du cinéma, avant de connaître la misère, la vraie. Pendant plus d’un an, il vivra dans un cabanon de 20 m², avec sa femme et ses trois enfants. Aujourd’hui, le voilà député socialiste. Autant dire qu’il en connaît un sacré rayon sur les rapports entre la politique et l’argent.
PAR SOIZIC BONVARLER ET FANNY SALIOU
PORTRAITS NADÈGE ABADIE
Lorsque Michel Pouzol fait son entrée à l’Assemblée nationale en 2012, il se laisse guider par une organisation bien huilée. Il reçoit contenant tous les accessoires du parfait député ; il se prête au jeu de la photo souvenir ; il visite la « maison ». Puis il fond en larmes. « J’ai pensé à ma grand-mère. Elle n’aurait jamais imaginé que l’un de ses petits-fils atteindrait une telle fonction. » Quelques semaines avant de fêter ses 50 ans, ce fils d’ouvriers devient député « un peu par hasard ». « Je n’ai pas eu le temps de m’acheter une Rolex », plaisante-t-il. Et pour cause.
Michel Pouzol naît en 1962 à Clermont-Ferrand. Son père et sa mère travaillent chez Michelin, comme à peu près tout le monde en ville. La petite famille vit chichement dans les cités ouvrières qui sont alors marquées à cette époque, et par le communisme, et par l’Église. Enfant chétif, à la santé fragile, Michel est quand même agité. Il commence à militer très tôt, à 14 ans. D’abord à la Jeunesse ouvrière chrétienne, où il fait connaissance avec le concept de conscience de classe. « Nous étions la classe ouvrière et on avait une ennemi, le patronat. J’ai compris très tôt que mes problèmes étaient de nature politique. »
Sa professeur d’histoire au lycée, Danièle Auroi, qui est elle aussi devenue députée, mais chez les écologistes, se souvient d’un jeune « pas scolaire du tout, mais très intéressant ». Bon élève, un peu « fantasque », le jeune garçon veut devenir journaliste. Impossible pour un fils d’ouvrier, lui répond-on. Alors, il abandonne ses rêves et poursuit sa scolarité. À 19 ans, le bac en poche,
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