De sa première candidature à l’élection présidentielle en 1965 jusqu’à la fin de mandat en 1995, la propagande mitterrandienne a proposé un personnage changeant au gré de ses multiples manoeuvres. Que de méandres, d’erreurs et d’hésitations ! Toutefois, l’ensemble de ses mises en scène visuelles vont construire cahin-caha sa légende. La volonté de l’emporter reste son idée fixe, son obsession. Contrairement à une affiche de droite qui proclamait qu’il « n’a ni projet ni avenir », Mitterrand a toujours eu des projets et s’est construit plus qu’un avenir : une postérité.
par ZVONIMIR NOVAK
La révolution de 1965
Le Mitterrand de 1965, c’est une combinaison de trois angles d’attaque mis en œuvre pour rassembler l’opinion de gauche, déstabiliser le vieux Général au pouvoir et arriver au second tour. Pari gagné malgré la concurrence du candidat réformateur Jean Lecanuet qui va introduire le marketing en France. Il commence avec une étrange affiche à l’opposé du sourire étincelant de Lecanuet, laquelle présente un Mitterrand figé comme une statue, dans un noir et jaune tout droit sorti d’une série noire. Ici tout est austère, à commencer par le pylône THT qui se dresse avec puissance à l’arrière du candidat des ouvriers. Au loin se profile un paysage industriel à l’horizon d’un champ labouré, ce qui était synonyme à l’époque de progrès. Les temps ont changé, et cette représentation, calquée sur les canons réalistes-socialistes alors en vigueur dans les pays du bloc communiste, prête aujourd’hui à sourire.
Le candidat unique de la gauche s’adresse à l’électorat communiste en particulier, et
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