Une brève histoire graphique du giscardisme

De Giscard à la barre à Giscard y’en a marre, une iconographie pop tendance variétés et snob tendance XVIème du libéralisme avancé. Par Zvonimir Novak

La révo libérale des beaux quartiers

Carte de soutien 1975. Il y eu de très nombreuses versions de cette illustration.

Le 27 mai 1974, Valéry Giscard d’Estaing fraichement élu prévient : de ce jour date une ère nouvelle de la politique française, celle du rajeunissement et du changement de la France. Et en effet les Français ne seront pas déçus ; ils vont vivre pendant sept ans le rythme haletant d’un vandale éclairé et d’un outrecuidant diront certains. Sans perdre une seconde, car le nouveau chef de l’État est jeune et dynamique, Giscard décrasse, chamboule, fait table rase de l’héritage gaulliste tout en s’attaquant aux blocages de la société. 

La vieille France en est toute retournée, les conservateurs s’indignent et les syndicats s’insurgent. L’offensive est saignante et sans répit. Le changement dans le calme, la rénovation dans la mesure, le mouvement dans l’équilibre qu’il disait, alors Ministre des finances ? Non Sa Suffisance ! Le giscardisme ce sera une révolution libérale avancée qui laissera les Français stupéfaits par l’ampleur des réformes et les fantaisies médiatiques de celui qui voulait à tout prix changer son pays.

Cette affiche de l’UDF, la grande coalition giscardienne, prépare les élections de 1986. Elle répond aux puissantes campagnes de communication des Gaullistes du RPR qui mettent toutes en avant Jacques Chirac. Ici Giscard n’apparait pas mais l’affiche parle d’ouverture vers l’avenir. 1986.

Les images de propagande produites par le giscardisme au pouvoir témoignent de ce paradoxe amusant, celui d’une droite libérale d’énarques, vivifiée au vent de Mai 68. Mais c’est l’Énarchie, pleureront les Communistes. Et la chienlit crieront les néo gaullistes !  Entre les graphismes psychédéliques, l’imagerie pop des jeunes giscardiens et la ligne chic-design des affiches du Parti Républicain, le giscardisme s’embrouille dans son propre marketing. 

Les autocollants en masse dans les rues en tant que support de propagande sont une nouveauté à l’époque, d’une modernité absolue. 1974.

 

La volonté de prendre l’avenir à bras-le-cœur a fini par créer des hauts-le cœur.  Et il a suffi de quelques poussières de diamants, deux chocs pétroliers et des fantaisies monarchiques pour que s’évanouisse dans le temps le souvenir d’une époque réjouissante et d’un personnage pittoresque qui a changé la France. L’histoire est décidément bien cruelle pour les perdants.

     

 

Allez Giscard, allez France : le hold-up

Après la démission du Général de Gaulle, Giscard D’Estaing apporte son soutien à la candidature du gaulliste Georges Pompidou, non sans avoir mis le feu à l’intérieur de son propre parti. Néanmoins, il se présente d’emblée comme Libéral et Européen, pour bien marquer sa différence. 1969.

1er juin 1967, Valery Giscard d’Estaing crée son propre parti sous la forme d’une Fédération Nationale des Républicains Indépendants (FNRI). Afin de se préparer, le jour venu, au grand match présidentiel, il regroupe autour de sa personne, une droite libérale, européenne et foncièrement antigaulliste. Coup de génie, ce grand stratège à la personnalité bien affirmée, attrape dans ses filets quelques menus centristes excédés par l’hégémonie gaulliste. Et hop ! Il les raccroche à son wagon libéral.

Autocollants 1974. RI.

Malgré une calvitie mal acceptée et un visage en forme d’ampoule, Giscard a du style. Toutes

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