Damien Abad : L’homme pas pressé

Jusqu’où ira Damien Abad ?  Dix ans après avoir posé ses valises dans l’Ain, le nimois a réussi à gravir les marches du pouvoir qui l’ont mené à la présidence du premier groupe d’opposition à l’Assemblée nationale et à s’imposer dans les médias comme l’une des figures montantes de la droite. Portrait par Elodie Huchard 

 

Ne vous fiez pas à son pas chancelant. Damien Abad sait où il va : il avance, déterminé et sûr de son destin. Comme pour tous, chez lui, la politique est un sport de combat.

Né à Nîmes en 1980, Damien Abad a grandi sous le soleil du Midi, celui qui tape fort. Sa famille paternelle a fui l’Espagne de Franco. Descendants d’un grand-père mineur, les Abad connaissent la valeur du travail et de l’effort. Un père acheteur chez Perrier, une mère assistante sociale, une soeur cadette, le portrait semble parfait, la famille modèle.

Mais, le jeune Damien est né avec une maladie rare, l’arthrogrypose (cf wikipedia). S’il vit chez lui le plus normalement du monde, la confrontation avec le monde de l’école est plus compliquée. Ses parents veulent qu’il aille à l’école du village et se heurtent aux doutes de l’Education nationale.

Quand on l’écoute se remémorer ses souvenirs d’enfance, il n’est jamais question de maladie, d’établissements spécialisés ou de faveurs, mais de sport et de copains. Le jeune Damien voit dans le sport un moyen de “se dépasser, qui m’a aussi permis de dépasser mon handicap. J’aime les valeurs véhiculées par le sport”. Il devient donc organisateur de Jeux Olympiques de Playmobil et d’un tournoi de foot de 24h pour lequel la maison des Abad remplace le Stade de France. 

Sa différence est peut-être là : dans cette volonté d’en vouloir toujours plus, ressort d’une ambition débordante.

Major de Sciences Po Bordeaux, il « monte à la capitale » pour intégrer Sciences Po Paris. Son professeur de culture générale, un certain Emmanuel Macron, le coache pour l’oral blanc de l’ENA. Il échoue. D’un revers de main, il se justifie : “je n’étais pas dans le moule”.

Que garde-t-il de son enfance nîmoise? Un léger accent, le goût du combat, le duel du taureau face au torero, l’art d’esquiver les piques des adversaires, la joute verbale. Les études terminées, il est temps pour lui de quitter les arènes de Nîmes et de se lancer dans celle de la politique.

Repéré par Hervé Morin, il est chargé d’études sur les questions budgétaires et fiscales au groupe UDF puis au Nouveau centre. Ses débuts électoraux sont peu glorieux. 3,17%, c’est

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