Christine Clerc : Dumas, Coluche, Sarko et moi

Première femme à avoir reçu le Prix Albert Londres, Christine Clerc a commencé sa carrière de journaliste politique au début des années 80 au Figaro magazine. Aujourd’hui grand reporter et éditorialiste à Marianne, elle livre à Charles les confidences et démêlés vécus avec les différents présidents et leur entourage, de François Mitterrand à François Hollande.

PROPOS RECUEILLIS PAR LAURELINE DUPONT
PORTRAITS RENAUD MONFOURNY 

J’ai débuté modestement en 1970 à la documentation de L’Express. Puis, assez vite, me font venir à la rédaction pour que je rédige des enquêtes. En 1972, ils partent et me demandent de les suivre au Point. Entre-temps, j’ai commencé à travailler un peu avec Françoise Giroud, je me souviens encore d’un reportage qu’elle m’avait confié : « Comment vit-on avec 1000 francs par mois ? » Je faisais les enquêtes dont personne ne voulait : les hôpitaux, les foyers d’immigrés, ça me plaisait beaucoup de découvrir ça. J’en ai fait un livre, le récit d’un tour de France, Le Bonheur d’être français, qui m’a valu le prix Albert Londres. J’ai été la première femme à l’avoir.

J’ai eu envie de me frotter au journalisme politique au début des années 80. Cela dit, je n’aime pas beaucoup qu’on m’appelle journaliste politique, je préfère grand reporter. Il y avait des filles déjà lancées qui n’appréciaient pas que j’assiste à un meeting, c’était assez bloqué. Puis naît le Figaro Magazine où Louis Pauwels me demande de venir faire des portraits. Quand je suis allée présenter ma démission à Claude Imbert, il m’a dit : « Mais vous vous rendez compte, c’est l’extrême droite, c’est épouvantable ! » J’y suis allée quand même, ça me tentait beaucoup. J’étais chargée de la page « Une journée avec », et plus tard d’une page « La Semaine de Christine Clerc », je racontais un peu de tout. Ça pouvait être la journée d’une conductrice de bus, une soirée