Charlotte Girard : « J’admire beaucoup les autres »

Un mot semble définir Charlotte Girard, 42 ans, juriste de formation, devenue l’une des figures de proue de la France insoumise : celui d’union. En 2005, dans ce Parti socialiste qu’elle a plus intégré par entrisme que par conviction, c’est la stratégie dite du « trait d’union » qu’elle défendra avec d’autres « nonistes » de la rue de Solférino, tels que Jean-Luc Mélenchon ou François Delapierre — qu’elle épousera. Après le décès brutal de ce dernier en juin 2015, Mélenchon lui demande d’unir les énergies pour établir la plateforme programmative de sa campagne électorale. Candidate malheureuse aux élections législatives dans l’Essonne, faute d’union, justement, entre la France insoumise et le Parti communiste, Charlotte Girard s’exprime ici sans fard sur la politique qu’elle aime, et sur celle qu’elle n’aime pas.

PROPOS RECUEILLIS PAR CAMILLE RIVIECCIO
PHOTOS OLIVIER ROLLER

À quand remonte votre engagement au sein d’un parti politique ?

À 2002, avec le Parti socialiste. J’avais des amitiés au PS, notamment Benoît Hamon et des gens plus âgés que moi avec lesquels j’avais fondé l’association humanitaire Autremonde. En 1995, je m’étais « mouillée » lors de la campagne de Jospin, mais je n’étais pas convaincue de l’utilité de prendre ma carte. En 2002, je vois Jospin se diriger vers un chemin que je n’approuve pas. Je suis alors sensible à la critique qui s’exprime au sein de la gauche non socialiste.

Vous vous encartez néanmoins au PS.

Oui, après l’élimination de Jospin du premier tour. Je me dis que le PS est en ruine — tout comme aujourd’hui, mais à cette époque il l’était en réalité un peu moins —, et je me dis qu’il y a des choses à reconstruire. Je ne rejoins pas la branche mélenchoniste Nouveau monde, mais la Convention pour la VIème République, la 6CR comme on dit, d’Arnaud Montebourg.

Vous rejoignez le PS alors que vous n’étiez pas convaincue par son discours ?

En effet ! C’était une sorte d’entrisme, façon extrême gauche. J’étais dans cette logique-là.

Aviez-vous des responsabilités dans le parti ?

J’étais active dans ma section, celle de Cambadélis dans le XIXème arrondissement. Je m’y faisais littéralement agresser lorsque je prenais la parole. Je me rendais compte de la prégnance du système : ces « éléphants », ces logiques de tendance… En

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