Chantal Jouanno, la karatéka réussit !

Vice-présidente du conseil régional d’Île-de-France, sénatrice de Paris, porte-parole de l’UDI, cofondatrice du think tank Écolo Éthik et de l’Institut de l’économie circulaire après avoir été secrétaire d’État chargée de l’Écologie et ministre des Sports, Chantal Jouanno est à 46 ans bien engagée dans la vie politique. Pourtant, à entendre l’ancienne championne de France de karaté mention kata en équipe, c’est comme si elle n’y était pour rien : « Tout a toujours été le fruit du hasard », insiste-t-elle. Portrait, alors, d’un joli hasard.

PAR KEVIN POIREAULT
PORTRAITS NADÈGE ABADIE

Elle était, raconte-t-elle, « très médiocre au lycée et en BTS ». Mais ensuite elle s’est bien rattrapée. Chantal Jouanno a enchaîné une maîtrise d’administration économique et sociale à l’université Paris I Panthéon-Sorbonne. Puis Sciences Po. Puis l’ENA. Avant de se lancer dans le corps préfectoral en Poitou-Charentes et d’atterrir au ministère de l’Intérieur. Le tout, « sans talent particulier », ajoute-t-elle. Par la seule force de son travail, à l’en croire.

Son ancienne coéquipière de karaté, Véronique Mesnil de Vido, la voit encore « avec ses bouquins, dans le train et pendant les compétitions ». Ses camarades de l’ENA se disent aujourd’hui « surpris » de sa carrière, parce qu’elle n’était pas  «  pas particulièrement engagée ». Elle-même réfute aujourd’hui avoir eu « un déclic pour la politique ». Du reste,elle a travaillé quelque temps chez Citroën, EDF et pour une société de services informatiques du nom de Coframi.

En fait, tout s’est joué en 2002. Claude Guéant, alors directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy, recherche activement une plume pour le ministre de l’Intérieur. Deux notes de la Fondation Robert Schuman consacrées à l’Europe et très critiques vis-à-vis du gouvernement de gauche, lui tapent dans l’œil. Elles sont signées par ce qui ressemble à des noms d’emprunt : François-Xavier Beauvau pour la première − un clin d’œil au ministère de l’Intérieur − et Eugénie Rabourdin pour la seconde − un mélange d’Eugène de Rastignac, héros de La Comédie humaine, et de Xavier Rabourdin, un fonctionnaire ambitieux issu du roman de Balzac, Les Employés. Deux pseudos pour un seul auteur : Chantal Jouanno, qui ne peut signer de son nom en

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